SOMMEIL/ÉVEIL
«Ce qui est en haut est en bas»
Introduction
Il s’agit de se réapproprier le symbole de la croix.
Pendant mon travail précédent Eurasia+ j’ai marché depuis Saint-Jacques-de-Compostelle jusqu’au centre d’art.
La marche est un mouvement horizontal sur le plan des phénomènes.
Pourtant il s’agissait d’un mouvement vertical sur un autre plan.
Un plan plus intense.
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Au centre d’art je me suis mis debout sur une colonne faite de bouleau et de pierre blanche. Romain Simian a couvert mes pieds d’or.
Et je suis resté là.
En haut de cette colonne avec le haut de mon crâne contre le plafond du centre d’art.
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Ici je suis allongé à l’horizontal. Mais ce qui se passe est vertical. Lier les deux :
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La verticalité n’est pas synonyme de hauteur. Fin de l’introduction.
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Quand je creuse j’opère un déplacement vertical. Quand je m’élève je m’enfonce.
Quand je regarde devant moi, je n’ai plus besoin d’Horizon. Quand je marche devant moi je m’enfonce dans mon histoire. Après avoir marché je me repose.
Pour cela je m’étends sur la Terre, je suis à l’Horizon.
Je ferme les yeux.
Je me mets à rêver.
Quand je marche il me semble que je me marche.
+
La Terre n’est plus ronde, elle est redevenue plate.
Je n’aurais jamais voulu comprendre que ce globe terrestre sur ma table de chevet était le monde. Image imposée du monde.
Platitude.
+
Créer son monde = ouevre d’art. Marcher à la verticale = oeuvre d’art.
+
Si je marche à l’horizontal je suis un conquérant et je me fatiguerai de moi même. Pourfendre l’espace.
Violer le réel.
Violence au réel.
Puis on ramène nos faits d’armes.
On les raconte autour du feu.
Là où mes semblables comprennent ce que je dis. Tout ça c’est d’un ennuie...
+
L’horizon sert à rêver non à se déplacer.
+
L’air sert à marcher non à respirer.
+
Où bien je pars juste pour partir. Je décide de perdre toutes les batailles. Je décide de me mêler de ce qui ne me regarde pas.
Je laisse le conquérant penser que se mélanger c’est se perdre.
Je le laisse ramener ses richesses issues de ses batailles et je m’abîme dans ces petits instants d’infini pendant lesquels le mélange opère.
Puis après l’opération je me repose.
Après m’être reposé je dis bonjour à qui je suis.
+
Ignorer les conquérants = oeuvre d’art.
+
Je peux être fatigué de ne rien faire. Je peux être fatigué de ma dérive amoureuse.
Constance dans le mouvement.
Un point fixe au milieu.
Un peu comme au centre d’un hand-spinner, ou bien d’une svastika... au choix.
Le point fixe c’est le métissage de tout avec tout.
C’est le centre de la croix.
Repos
+
Alléger nos actes pour retrouver leur intensité.
Découvrir nos actes pour rencontrer leur intensité.
Avec notre oeil nous pouvons sentir ce que l’on ne voit pas.
Ce que je ne vois pas entre sous ma peau et serpente autour de mes veines jusqu’à aux portes fleuries.
Il me semble que la seule chose qui se révèle comme acte plastique véritable prend racine dans un dialogue. U
n dialogue allégé de tout le poids de ce qu’il n’est pas.
Un dialogue avec ce qui ne parle pas.
+
Parfois je m’enfonce, je m’élève, je m’assois, je m’allonge.
Je forme ma croix.
Avec beaucoup d’énergie je récupère son symbole.
Je refuse toute connotation autre que ma propre recherche.
Mais c’est très difficile. Alors je ne refuse plus rien.
Le + est la croix.
Le signe n’est pas le mot.
Mon langage tente d’évoquer le signe.
Ma vérité est une image. Ma vérité est sous ma peau et la fait frémir.
Ma vérité n’est pas une image, à moins que je me mette à en parler.
J’en parle.
Je pose mon oeuvre d’art dans une recherche allégée.
Je l’écris, je pose un écrit dans ma recherche.
Je pose un écrit sans empêcher son statut didactique.
Mais je ne me pose pas comme didactique.
Ce texte dicte ma pensée.
Ma croix est en moi, loin, loin, loin en moi. Loin, loin, loin de la loi. Loin de tous les Toi.
Loin de La doxa. Au centre de Ma doxa, au centre de ma vérité.
Dans l’espace qui m’est sacré.
Je peut comprendre mais je ne peux plus accepter qu’on m’est volé un symbole aussi sacré.
L’utilisation qu’on a fait de la religion a massivement tué le sacré.
Le sacré d’un symbole libéré.
MA liberté dans Mon sacré.
Le sacré que je me forme, sans jamais le fabriquer. Je le donne mais je ne le posséderai jamais.
Peut-on re-définir le concept d’inspiration ?
Peut-on redéfinir le concept d’expiration ?
Peut-on com-prendre qu’un concept tient sa propre vie ?
Peut-on se joindre au concept de Vie ?
Aujourd’hui je suis à l’horizon(tal).
Demain je n’y suis plus.
Je suis là.
+
L’Ombre grandit dans les églises.
Elle entre par les fissures des murs trop épais.
Le concept de Nature opposé à la Culture est un soleil noir.
Quand l’Univers a voulu nous rappeler notre appartenance à ce qu’on a violemment nommé «Nature» il a fait vibrer PAN et tous les êtres cornus qui vivent avec les arbres.
Des gens ont décidé que c’était Belzébuth.
CERNOUNOS est encore là.
Laissons nos chiens intérieur nous guider vers le feu.
Le feu de nos racines.
Vers le feu de nos foyer.
Profond.
Profond.
Là où les sombres disent qu’il n’y a que l’enfer.
Profond.
Profond vers la lumière.
OUPOUAOUT guide les morts vers la VIE.
+
Mourir à soi.
Vivre comme un esprit.
Créer ce nouvel espace.
Vivre dans une communauté sans séparation. Il y a une souffrance du monde,
Une violence politique.
Vers une conscience immédiate du réel, Où l’âme vibre à l’unisson de l’Univers.
Le concept d’art deviendra inutile en vérité.
En attendant n’attendons plus et aimons-le.
La boucle, le cercle, c’est Dieu.
L’image de l’infini.
L’infini est l’imperfection de l’être humain.
Il n’y a pas de boucle infini, il n’y a pas de cercle parfait, ces images ne portent que la souffrance.
Ne plus vivre en apnée.
Comment sortir de l’infini de la pensée en boucle qui revient sans cesse?
Toujours la même.
Image d’un infini sans oxygène.
Image du divin.
Respirer avec un sourire que les yeux ne comprennent pas.
Ouvrir le cercle.
L’être humain doit ouvrir l’infini.
Il doit prendre la mesure de sa finitude et ainsi réaliser sa perfection.
Rien n’est parfait,
Seul l’être humain le PEUT, Son chemin est prodigieux.
Dieu n’existe pas en tant qu’image. C’est trop puissant pour l’Homme. Cela crée des dogmes. Quitter cette part de divin.
Oser descendre et vivre dans l’incommensurable beauté de l’imperfection.
Imparfait donc ajustable, modelable, respirable.
La définition même du geste plastique.
Cela a déjà été dit mais ça manque de sang.
Le sang frais réinjecté dans le concept que vivre peut être une oeuvre d’art.
Et quand j’arrive parfois à stopper mon autocensure l’espace d’un instant j’ai très envie de dire que vivre DOIT être une eouvre d’art.
+
Mais tout ceci n’est vrai que pour moi.
Et j’affirme pour finir que l’opposé de tout ce que je viens de dire est aussi vrai.
Ma liberté, ma perfection est dans la boucle, dans le cercle, dans ces petits infinis.
Mais c’est encore plus beau que ça en fait! Dans la boucle se joue l’amour et la perfection de ce qui en nous n’est pas l’être humain.
Mais de ce qui en nous est esprit.
Nos âmes résonne loin des actes de création.
Je ne donne rien! Qu’est ce que je possède fondamentalement, loin des lois politiques et sociales!?
Je ne possède rien, alors je ne donne rien, il ne s’agit que de partager ce qui ne nous appartient pas.
De vibrer ensemble dans nos petites boucles/amours/infinis puis de les briser en revenant à nous en tant qu’être humain. Il le faut, malgré leur beauté, il le faut.
On peut pleurer mais si on ne brise pas les boucles on ne pourra jamais être des être humains.... Enfin.... est-ce si grave finalement? Je sais pas.
Enfin je crois que pour moi oui, ça l’est.
Aller écoutons la boucle et vibrons avec !
Dansons !
Puis brisons la et rentrons chez nous.
Dans nos foyer.
Avec nos chiens.
Et soudain
On voit une spirale apparaître.
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